Je réponds au nom de Blanche, je suis âgée de 15 ans et vis encore sous le toit parental. En date du 26 Juin 2024 aux environs de 17h, alors que je revenais de la source pour puiser de l’eau, j’ai été victime du viol dont l’auteur n’a toujours pas été identifié. J’ai été abusée sexuellement pendant au moins une quarantaine des minutes par ce dernier. Je criais mais personne n’était à mon secours.

Après m’avoir abusée sexuellement, le monsieur m’avait laissé et intimidé tout en m’interdisant de ne rien dire à personne.  A mon retour à la maison, j’ai eu à passer des moments difficiles, j’avais des pensées négatives par rapport à mon avenir, je me disais si quelle sera la réaction de la société si du moins elle apprend. J’étais si calme et une voix intérieure me disait parfois de me suicider car ma vie n’aura plus de sens. Les douleurs intenses au bas-ventre m’ont dérangée, les céphalées, je me concentrais difficilement à mes activités quotidiennes, je ne parvenais plus à dormir, les sentiments d’inquiétude et de honte m’ont caractérisée pendant un long moment.  Je commençais même à haïr tous les garçons. Parfois je m’enfermais et commençais à pleurer surtout quand je pense que je suis dans le risque de contracter les IST et aussi la grossesse d’un inconnu.

Deux jours plus tard, pendant une douleur intense, j’avais fini par raconter à ma maman qui m’amènera chez le chef de localité et c’est à cette occasion que je me suis rencontrée avec un agent de l’AJEDEC qui m’avait directement conduit à l’hôpital pour les soins médicaux sans demander même un franc à mes parents. C’était un ouf de soulagement car je ne pouvais plus contracter les IST, la grossesse non désirée etc.

Trois jours plus tard, j’ai été référée chez un psychologue de l’AJEDEC avec qui nous avons eu à effectuer plusieurs séances qui m’ont aidé à surmonter ce moment pénible de ma vie.

J’ai retrouvé mes zones de conforts, j’ai repris normalement avec mes activités quotidiennes, je dors actuellement bien, je pars à l’école comme d’habitude, je n’ai plus de douleurs physiques et surtout le sentiment de haine envers mes amis garçons a disparu. Aujourd’hui mon rêve est de bien finir mes études et devenir comme vous (un agent humanitaire) afin d’aider les autres qui auront des situations similaires à ce que j’ai eu à vaincre.